Zoé : 2056

Kigali,
le 09 juin 2056.

Zoé,

C’est étrange, n’est-ce pas, de recevoir une lettre de toi, venue d'un futur lointain ? Je sais que cette idée te paraît un peu folle, mais prends un moment pour respirer et laisse-moi te raconter.

Je me souviens de toi, cette petite fille qui grandissait dans un monde qui lui semblait incertain, qui avait peur de tout. Peur de manquer, de ne pas être à la hauteur, peur d’aimer, peur même de vivre pleinement. C’est comme si tu marchais sur des œufs, en te demandant constamment quand le sol allait se dérober sous tes pieds.

Cette peur, tu l’as portée longtemps, Zoé. Elle était comme une ombre, toujours là, même dans les moments de lumière. Mais je suis ici pour te dire que tu n'as plus à lui laisser de la place. 32 ans plus tard, elle n’a plus d’emprise sur toi.

Aujourd’hui, tu es libre. Libre d’aimer, d’oser, de vivre, de manquer, parfois. Oui, même de manquer, car tu as compris que ce n'est pas une faiblesse, mais un espace à remplir d'espoir et de croissance. Tu as appris à te pardonner, à ne plus te battre contre tes propres attentes. La peur n’est plus qu’une compagne lointaine, un écho presque imperceptible qui ne te dicte plus rien. Tu avances avec une assurance douce, celle que tu cherchais sans jamais vraiment la comprendre.

Tu te rappelles ces jours où tu avais l’impression que tout allait s'effondrer, où tu ne savais pas si tu pouvais vraiment être aimée, où tu pensais que la vie, avec tout ce qu'elle t’avait montré, ne serait jamais une source de paix ? Aujourd’hui, 32 ans plus tard, tu sais que l'amour t’a trouvée, que la paix n'était pas un rêve inaccessible, mais un chemin à créer jour après jour, à force de confiance en toi et de bienveillance envers les autres.

Ta vie n’a pas pris la tournure que tu avais imaginée – mais c’est bien mieux ainsi. Tu as appris à accueillir l’imprévu, à chérir les imperfections, et à voir la beauté dans l’incertitude. Chaque doute, chaque hésitation a été une opportunité de grandir. Et tu as grandi, Zoé. Plus que tu ne l’imaginais.

Le monde que tu vois aujourd'hui est différent de celui dans lequel tu as grandi. Tes yeux ne sont plus voilés par la peur, mais ouverts à l’immensité des possibles. Tu as appris à vivre sans la crainte constante de manquer. Et tu as compris que vivre pleinement signifie accepter la vulnérabilité, aimer malgré tout, et surtout, t’aimer toi-même.

Zoé, je suis tellement fière de toi. Le chemin que tu as parcouru n’a pas été facile, mais chaque pas t'a menée vers cet endroit où je me tiens aujourd’hui. Continue d’avancer, de croire, d’espérer. Les plus belles histoires sont celles que tu n’as pas encore écrites.

Avec tout mon amour,

Zozo full of love, from 2056